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Michel Barnier veut « savoir » ce qu’Auchan et Michelin ont fait de « l’argent public qu’on leur a donné »

Michel Barnier a affirmé, mardi 5 novembre, vouloir « savoir » ce que les groupes Auchan et Michelin, qui prévoient de fermer plusieurs sites, avec pour conséquence des milliers d’emplois supprimés, ont fait « de l’argent public qu’on leur a donné ».
« Je ne suis pas fier (…) d’une politique qui détruirait des emplois, jamais », a ajouté le premier ministre devant l’Assemblée nationale, interpellé par le président du groupe communiste, André Chassaigne, lors de la séance des questions au gouvernement. « J’ai le souci de savoir ce qu’on a fait dans ces groupes de l’argent public qu’on leur a donné. Je veux le savoir. Et donc nous allons poser des questions et nous verrons si cet argent a été bien ou mal utilisé, pour en tirer les leçons », a-t-il développé.
« La réduction de charges annuelle de 83 millions accordée au titre du CICE entre 2013 et 2018 a été intégralement utilisée pour les objectifs ciblés par ce dispositif, » notamment la redistribution « du pouvoir d’achat à ses collaborateurs », a répondu Auchan, joint par l’Agence France-Presse (AFP). Le distributeur Auchan prévoit de fermer une dizaine de magasins, pour tenter de se relancer après plusieurs exercices compliqués, avec pour conséquence la perte de 2 389 emplois.
Concernant Michelin, M. Barnier a dit être « en désaccord » avec la décision de fermer ses sites de Vannes (Morbihan) et de Cholet (Maine-et-Loire), où travaillent au total 1 254 salariés. Il a déclaré avoir rencontré son PDG, Florent Menegaux, « il y a quelques jours ».
Le premier ministre a souhaité que ces groupes puissent « travailler avec le tissu local, les élus locaux (…) les syndicats, le patronat local, les chambres de commerce » pour « mettre (…) ensemble tous les outils dont nous disposons pour accompagner individuellement chacun des salariés et accompagner ces territoires dans la possibilité de reconversion ».
« Nous devons créer ou recréer de l’emploi industriel, comme maintenir l’emploi agricole dans notre pays », a affirmé le chef du gouvernement, en évoquant la création début 2025 d’un « livret d’épargne industriel », ainsi que des « réponses européennes » avec « moins de naïveté » face à la concurrence étrangère « pas toujours loyale ».

Le Monde avec AFP
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